L’économie sociale et solidaire : une autre vision de l’entreprise
22 février 2013 |Dans un contexte économique difficile, des modèles différents d’entreprise émergent pour remettre certaines valeurs sur l’avant de la scène. C’est notamment le cas de l’économie sociale et solidaire (ESS), un concept qui ne date pas d’hier, mais qui est de plus en plus médiatisé.
Qu’est-ce que l’économie sociale et solidaire ?
L’économie sociale et solidaire désigne notamment les sociétés qui ont opté pour un projet d’entreprise qui replace l’humain au coeur de ses activités économiques. Ces structures revêtent différentes formes juridiques. On pense notamment aux associations, aux fondations ou aux coopératives, mais cela concerne aussi les SCOP, les mutuelles ou toutes entreprises qui ont choisi de fonctionner selon les trois grands principes de l’ESS :
- La solidarité collective : chacun des salariés a sa place dans l’entreprise mais aussi plus globalement dans l’économie, quel que soit son statut (handicapé ou valide), son âge ou ses compétences.
- Le partage démocratique du pouvoir dans l’entreprise : un homme égale une voix. Chacun peut ainsi prendre part aux décisions de sa société.
- Le réinvestissement du résultat dans les projets et au service des personnes : l’objectif est de privilégier l’humain aux profits. Ces derniers seront réinvestis dans les projets de l’entreprise.
D’après les chiffres publiés à l’occasion du mois de l’économie sociale et solidaire en novembre dernier, les entreprises de l’ESS représentent 9,5 % du total des sociétés en France. Elles emploient plus de 10,3 % des salariés français. En dix ans, l’ESS a créé 440 000 emplois et prévoit le renouvellement ou la création de 600 000 postes d’ici 2020, dont 18 % de cadres.
L’économie sociale et solidaire en Bretagne
En Bretagne, l’ESS est largement développée. Selon les chiffres de l’Observatoire régional de l’économie sociale et solidaire (ORESS), c’est même « la première région pour le poids de l’ESS dans l’économie, cette dernière représente 14 % », contre 10 % en moyenne en France.
L’ESS occupe 144 000 salariés en Bretagne dans plus de 13 500 établissements. Les entreprises solidaires sont le plus souvent des associations ou des coopérative et emploient en moyenne 10,6 salariés.
L’ESS en Bretagne revêt plusieurs formes. Il peut s’agir par exemple de soutien aux projets de jeunes entrepreneurs qui oeuvrent pour l’utilité sociale, comme Yann Letourneur. Le chef d’entreprise a monté un centre de podo-orthèse à Rennes pour permettre aux personnes qui ont des pathologies orthopédiques de trouver chaussure à leur pied. Il a été soutenu par Bretagne active, un « financeur solidaire pour l’emploi », ce qui lui a permis de développer son entreprise.
Autre exemple : l’association Ressources T, qui emploie 120 personnes en réinsertion professionnelle autour de Rennes. L’association travaille avec Envie, une société qui rénove des éléments électroménagers. Ensemble, ils forment les salariés aux divers métiers de l’entreprise, de la réparation électronique à la vente, pour leur permettre par la suite de trouver un emploi dans le secteur privé.
L’ESS est donc une alternative possible à l’économie actuelle. C’est surtout une façon d’envisager différemment le projet d’entreprise en impliquant fortement chaque salarié : l’évolution de leur société est aussi entre leurs mains. Une nouvelle forme de management en somme, où l’humain est placé au coeur de la problématique.